Ingrid Betancourt, Piedad Cordoba : Destins croisés

Publié le par Michel Verna

Hugo Chavez est souvent présenté comme le médiateur actuel entre les FARC et le gouvernement colombien. A juste titre. Néanmoins, pour l’épauler, le gouvernement colombien a accepté de nommer médiatrice, une femme moins connue : Piedad Cordoba, sénatrice colombienne.

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Piedad Cordoba

Piedad Cordoba fait pourtant partie de l’opposition au gouvernement colombien actuel. Toutefois, sa proximité avec Hugo Chavez comme les contacts qu’elle a avec les FARC l’ont rendu profondément indispensable. Au cours des derniers mois, elle est logiquement devenue un des fers de lance de la médiation actuelle, multipliant les voyages entre Bogota et Caracas.

Toutefois, deux autres raisons amènent le Comité de soutien à évoquer les destins croisés d’Ingrid Betancourt et de Piedad Cordoba. Deux raisons jusqu’à présent inconnues du grand public.

C’est un épisode secret de la vie d’Ingrid Betancourt : en 1997, Ingrid avait tenu à rencontrer, secrètement et en pleine jungle, Manuel Marulanda, le chef historique des FARC. Cet entretien eut lieu, "grâce aux contacts privilégiés de Piedad Cordoba, qui avait organisé l’entrevue clandestine", explique Juan Carlos Lecompte. Ce n’était pour autant pas la dernière fois que les destins politiques de ces deux femmes devaient se croiser.

Ainsi, en 1999, alors qu’Andrés Pastrana, le président colombien d’alors, mène une répression contre les AUC (Autodéfenses Unies de Colombie, mouvement paramilitaire), ces derniers décident de prendre en otage Piedad Cordoba. A l’époque, les paramilitaires, connus pour leurs massacres sanglants, sont dirigés par Carlos Castaño, un homme qui n’a pas hésité à tuer son frère.

Piedad Cordoba sera otage trois semaines durant lesquelles les paramilitaires s’interrogent quant à son sort. Ingrid Betancourt décide alors d’aller rencontrer, dans son fief, Carlos Castaño, dans le but de négocier la libération de Piedad Cordoba. Il semble que ses arguments aient porté ses fruits puisque trois jours après, les paramilitaires décident de libérer Piedad Cordoba.

Depuis le succès de cette négociation, Piedad Cordoba a toujours gardé une immense reconnaissance vis-à-vis d’Ingrid Betancourt. Ainsi, n’est-il pas étonnant de la retrouver à la tête d’une initiave oeuvrant pour la libération de sa libératrice, aujourd’hui. Peut-être est-ce là une manière pour elle, de payer ce qu’elle considère comme une dette ? Quoi qu’il en soit, il va sans dire que
cette information contribue à l’optimisme du Comité de soutien tant elle laisse imaginer la détermination qui anime la médiation actuelle. 

Souce comité de soutien Ingrid Bétancourt

Publié dans Ingrid Bétancourt

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