Le mot du Président: Finitude et réalité

Publié le par Michel Verna

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Finitude et réalité

 

Le constat est affligeant.

La révolution industrielle a permis de dépasser le seul impératif de survie en augmentant considérablement le niveau de vie des populations. Il se trouve que ce progrès est très inégalement réparti. Ce constat est surtout vrai pour les populations des pays développés. Ce constat s’accompagne d’une autre réalité, tout autant préoccupante : la planète est souillée.

L’impact industriel sur l’environnement n’est pas synonyme de progrès, mais de déchet, de pollution, de surexploitation. Plus grave encore, les ressources en eau, en énergie, en matières premières ne sont pas garanties, ni en qualité, ni en quantité.

Le constat est si clair que l'on se demande pourquoi nous faisons preuve d'un immobilisme permanent, ou dans le meilleure des cas d’une rupture dans la continuité. Il serait quand même préférable que le progrès de notre temps soit synonyme d’amélioration de la qualité de la planète et non de dégradation de l’environnement. Grâce aux technologies des satellites et de l’information, la vision du monde s’est rétrécie alors que, dans le même temps, par simple poussée démographique, la consommation des ressources vitales s’est accélérée en dépassant largement la capacité de la planète, soit à les renouveler, soit à en absorber les déchets.

Une erreur politique serait de croire que ces bouleversements sont encore loin devant nous. Ils sont déjà présents, mais notre capacité à faire l’autruche nous rend souvent aveugles. La notion de Développement Durable est, petit à petit, détournée de son concept de base vers une notion insidieuse de protectionnisme local, vers  une soi-disant éthique de responsabilité sociale et environnementale.

La nouvelle économie devra faire partie intégrante de la mondialisation : c'est la résultante du constat de la finitude, de la petitesse de notre planète, et également de la rareté de toutes ses ressources, c’est la résultante de la nécessité de réparer les dégâts du passé.

Il faut se rendre à l’évidence que le début du vingt-et-unième siècle démontrera que la vie humaine et son activité économique dépendront de notre capacité à gérer notre environnement naturel. Cette prise de conscience aura des expressions différentes selon les cultures, les passions entre peuples, les religions, les visions locales du monde.

Il est nécessaire de comprendre et d’anticiper ces mutations, au sein de l'Europe mais aussi au sein de notre nation.

Il faut probablement et malheureusement rejeter l’idée, comme une illusion, que nous allons vivre dans un monde de paix.

Il faut une vision politique au sens le plus noble du terme, parce qu’il faut repenser et repositionner la chose économique, la dimension sociale, le principe environnemental, parce qu’il faut également replacer l’individu dans un contexte collectif.

Le temps de l’évidence fainéante est révolu, le temps des attitudes irresponsables est derrière nous.

Des choix stratégiques d’organisation, de définition de priorités, de choix d’allocation de moyens, d’orientation des programmes de recherche et de développement devront s’imposer immédiatement, car il y a urgence.

Publié dans FRANCE

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