Comment être député à vie avec 6 mois de congés par an?

Publié le par Michel Verna

Etre député à vie avec six mois de congés par an, c’est possible. En effet, les députés de la dernière mandature n’ont pas voté que des lois pour éliminer les petits partis des élections, ils ont aussi adopté une loi faisant passer leur période d’indemnisation (en cas de non réélection) de 6 mois à 5 ans.
Une loi votée en catimini en 2003, attribue aux députés qualifiés de «malheureux» une indemnisation sur 5 ans avec un tarif dégressif qui, dans la cinquième année, ne peut être inférieur à 1080 euros. Ces dispositions ne s’appliquent qu’aux députés qui ne sont pas récupérés automatiquement par la fonction publique entre deux mandats.
En poussant le raisonnement jusqu’au bout, un député de l’UMP ou du PS, élu pendant un mandat sur deux, peut donc être payé à vie en ayant passé la moitié de son temps en vacances.
Pour en arriver là deux conditions sont cependant nécessaires:
1)-que la règle de l’alternance fonctionne normalement (c’est-à-dire qu’une vague rose succède automatiquement à une vague bleue et inversement).
2)-que l’élu soit suffisamment diplomate pour rester dans les «petits papiers» du leader de l’UMP ou du PS.
Pour satisfaire à la première règle il suffit d’éliminer les partis qui risquent de dérégler la belle mécanique de l’alternance en multipliant les obstacles législatifs ou réglementaires afin de décourager leurs candidats. C’est ce à quoi les députés actuels se sont activement consacrés dés 2003 en votant des lois coercitives sur le financement des partis politiques et en complexifiant les modalités de candidature à l’extrême.
Pour la deuxième condition je fais confiance à la souplesse d’échine de certains parlementaires.
Il est dommage pour ces députés que le Conseil Constitutionnel n’autorise pas une loi interdisant à tout parti, autre que le PS ou l’UMP, de se présenter aux élections.
Nul doute que les citoyens soumis au contraintes quotidiennes de la précarité apprécieront le parachute argenté que se sont confectionnés les «chantres parlementaires» de la «prise de risque» considérée par eux, comme inhérente au monde moderne, libéral et concurrentiel.

Publié dans Communiqué de Presse

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